
Être hypersensible c’est percevoir de façon plus intense les stimulations internes et externes. Cette réceptivité provoque des réactions émotionnelles fortes qui rendent parfois le quotidien plus compliqué et souvent fatigant.
Pour en comprendre le fonctionnement, imaginez votre cerveau comme une radio capable de capter toutes les fréquences autour de vous mais dont le curseur aurait été réglé sur « sensibilité maximum ».
Mais, pourquoi ressentit-il tout de façon plus intense ? L’explication se trouve dans ses rouages. L’hypersensibilité résulte d’un fonctionnement neurosensoriel atypique, une particularité invisible liée au fonctionnement dans certaines zones cérébrales. Ce n’est pas une maladie à soigner ou un trouble à éradiquer. Il n’est pas possible de s’en débarrasser, pas plus que l’on ne peut décider de faire 20 cm de plus ou de moins.
Le cerveau est d’une complexité folle. Il renferme encore beaucoup de mystères sur lesquels la science se penche. Les décrypter n’est pas une mince affaire. Néanmoins, certaines particularités neurologiques semblent se dégager et font aujourd’hui l’objet d’études de plus en plus nombreuses.
1. Une connexion haut débit
Commençons par un élément clé de notre cerveau : la myéline. . Imaginez la myéline comme une substance formant une gaine qui entoure les « câbles » du cerveau (les fibres nerveuses), pour les protéger et les isoler afin de permettre à l’information de voyager ultra-rapidement. Chez certaines personnes cet isolant a une épaisseur et une répartition un peu différente, rendant la qualité de ces fils électriques et leur organisation particulière dans certaines zones du cerveau.
Une myélinisation plus performante dans certaines régions du cerveau entrainerait une conduction nerveuse plus rapide, augmentant la sensibilité aux stimuli externes, et une myéline inégale ou insuffisante dans les zones responsables du filtrage des stimuli (comme le cortex préfrontal ou le thalamus) pourrait contribuer à une difficulté à "inhiber" les signaux non pertinents.
La myéline pourrait donc jouer un rôle indirect dans l’hypersensibilité, en influençant la vitesse de traitement des stimuli et la connectivité neuronale.
Si les liens entre la myélinisation et certains profils neurotypiques sont étudiés et documentés (HPI, autisme…), dans le cas de l’hypersensibilité les recherches liant directement hypersensibilité et myéline sont limitées. Néanmoins, cet élément est intéressant et mérite d’être connu, car il pourrait expliquer beaucoup de chose et nombre de recherches sont en cours.
2. Des filtres débordés
Le cerveau dispose d’un processus inconscient qui lui permet de faire le tri dans les stimuli reçus afin d’écarter les informations redondantes ou sans importance. Ce filtre permet de ne pas traiter toutes les informations en même temps pour ne pas surcharger le cerveau. Ce processus s’appelle l’inhibition latente.
La particularité d’un cerveau hypersensible c’est qu’il capte tout et de façon très intense, même les détails les plus infimes. C’est comme si les cinq sens étaient en alerte permanente. Les stimuli externes lui arrivent vite et en plus grand nombre. Mais le cerveau de l’hypersensible peine parfois à faire le tri entre ce qui est important et ce qui est accessoire. Il reçoit trop d’informations à traiter en même temps et emmagasine tout. Son système de filtre interne est moins efficace qu’un cerveau « normal », comme un filet dont les mailles seraient trop lâches et laisseraient passer trop de choses. C’est une des raisons pour lesquelles l’hypersensible prête de l’attention ou donne de l’importance à des choses que les autres ne remarquent pas. Cette spécificité entraîne souvent des surcharges et des réactions émotionnelles disproportionnées. Ce déficit d'inhibition latente résulte d'une combinaison de facteurs neurobiologiques : une régulation inefficace de la dopamine, une connectivité altérée entre le thalamus et le cortex préfrontal, une hyperactivité limbique, une myélinisation différente…
Résultat… le cerveau est surstimulé et la fatigue s’installe.
3. L’Hypersensibilité et notre petite usine chimique intérieure
Notre cerveau est une incroyable petite usine chimique où chaque stimulus met en branle une mécanique complexe, mais précise. Un voyant s’allume et la machine se met en route. En une fraction de seconde nos cellules nerveuses communiquent entre elles via des messagers chimiques que sont les neurotransmetteurs et les hormones.
Il semble que cette délicate mécanique présente quelques spécificités chez les hypersensibles :
La dopamine, neurotransmetteur important dans le traitement de la récompense et de la régulation émotionnelle n’est pas distribuée et ressentie de la même façon. Les hypersensibles ne prennent pas de « pics » de dopamine dans les mêmes circonstances. Ils ne sont donc pas récompensés pour le même type d’évènements et de facto ne recherchent pas les mêmes choses.
La sérotonine, neurotransmetteur qui a pour mission entre autre de gérer le calme, le bien-être et les émotions est bien souvent carencé chez les hypersensibles. Sans rentrer dans le détail, les transporteurs chargés d’évacuer la sérotonine du cerveau sont très souvent différents chez les hypersensibles. Lorsque c’est le cas, le process d’évacuation un peu « trop » efficace de ces transporteurs ne laisse pas le temps au cerveau de renouveler la sérotonine pouvant alors créer un déficit de sérotonine. Un niveau plus faible de sérotonine peut donc diminuer la capacité à calmer les émotions intenses et provoquer entre autre ce sentiment de montagnes russes émotionnelles.

L’amygdale, elle, est un peu comme un détecteur d’alarme. Elle prévient des dangers ou aide à ressentir des émotions fortes. Chez une personne hypersensible, ce détecteur reçoit beaucoup d’informations et est en alerte permanente. Un mot blessant, une lumière trop vive, ou même une scène émouvante dans un film et l’alarme est activée. Certains stimuli anodins peuvent être traités comme importants ou graves et générer une surproduction de cortisol (hormone du stress).
Le thalamus, dont la mission est de filtrer les informations sensitives et sensorielles serait moins actif chez les hypersensibles ce qui pourrait entraîner un excès de stimuli transmis au cerveau conscient.
Le réseau de neurones miroirs est plus étendu et plus puissant chez les hypersensibles. C’est la raison pour laquelle ils ont naturellement une grande empathie pour autrui.
L’insula, elle, a une activité plus intense chez les hypersensibles. L’insula jouant un rôle important dans les émotions (dégoût, fierté, sexuelle), l’empathie, la conscience sociale et la conscience de soi, cela explique bien des choses.
Le cortex frontal est souvent hyperactif, certaines zones cérébrales communiquent plus entre elles, le réseau en mode par défaut a une activité accrue, la plasticité cérébrale est élevée, le système sympathique est très actif et le parasymathique un peu flemmard …
Vous l’aurez compris… tout y est, mais les choses fonctionnent autrement.
Ce qu’il est important de comprendre c’est que cette sensibilité, au-delà des aspects émotionnels et psychologiques hors norme, a aussi des conséquences physiologiques. Ce cerveau, dont la douce mécanique fonctionne autrement, allume des voyants, envoie des signaux… et déclenche par le biais de messagers une cascade d’effets chimiques provoquant anxiété, troubles du sommeil, fatigue permanente, besoin de sucre, problèmes digestifs…
Si on ne peut évidemment pas changer de cerveau ou en modifier les mécanismes, il est en revanche possible de mieux vivre cette sensibilité en adaptant ou en modifiant certaines choses dans sa façon de vivre (alimentation, activité sportive, méditation…).
Comment apprivoiser cette sensibilité ?
· Créer des pauses : offrez à votre cerveau des moments de calme, loin des bruits et des écrans. Cela lui permet de se régénérer.
· Apprendre à filtrer : avec la méditation ou la pleine conscience, vous pouvez entraîner votre esprit à faire le tri entre ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas.
· Comprendre votre fonctionnement : être hypersensible n’est pas un défaut. C’est une manière particulière de voir et de ressentir le monde, avec ses forces et ses défis.
Les soins énergétiques vous permettent de vous connecter à vous ce qui est essentiel pour vivre votre vie pleinement.
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