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Exprimer ou imprimer ses émotions… ?



Les émotions font de la vie ce qu’elle est ! Colorée et pleine d’aspérités. Une succession de rires, de pleurs, de doutes, de peurs, d’angoisses, de joies… Elles sont à l’origine de nos humeurs et de nos états d’âme, mais elles n’affectent pas uniquement le mental, elles ont aussi un impact sur notre corps.


Ce lien entre les émotions et le corps est tellement évident que la langue française regorge d’expressions l’illustrant. Vous les connaissez et les utilisez tellement que vous ne prêtez plus attention à leur sens premier, et pourtant elles disent bien les choses.

Prendre sur soi, en avoir plein le dos, être sur les genoux, serrer les dents, … se faire de la bile, avoir les nerfs à fleur de peau, ou bien encore se faire du mauvais sang ou un sang d’encre…


Corps et esprit sont intimement liés et les maux de l’un ont des répercussions sur l’autre. Par exemple, la santé physique ne peut être envisagée sans prendre en compte l’esprit et de la même façon les émotions peuvent être à l’origine de maladies psychosomatiques et de la même façon.

Les émotions négatives peuvent ainsi aggraver les maladies et les états d’âmes avoir des conséquences importantes sur la santé.

La plupart des émotions sont fugaces et n’affectent pas le corps, mais lorsqu’elles sont intenses, répétées ou durent dans le temps, alors les effets peuvent avoir des conséquences importantes sur l’organisme et affecter le système immunitaire.


N’oublions pas que système neurologique et système physiologique sont liés et que les émotions déclenchent, dans notre merveilleuse petite usine intérieure, tout un tas de réactions chimiques.

La colère, par exemple, est une des émotions les plus violentes. Sa physiologie est proche de celle du stress qui par une sécrétion excessive de cortisol fragilise le système immunitaire et peut-être très nuisible pour l’organisme.


« À force de mettre le corps en surtension et en surrégime, elle est extrêmement énergivore pour l'organisme et le cerveau. Lorsqu'elle est ressentie fréquemment, violemment et de manière non adaptée, la colère peut développer des hernies, de l'urticaire, du psoriasis, de l'asthme, des douleurs dans le bas du dos et à terme des tendances à souffrir de maladies cardiovasculaires." - Christophe Haag


Ce qui caractérise les émotions, c’est leur puissance. Cette puissance qui donne le sentiment qu’elles peuvent tout emporter sur leur passage, y compris notre intelligence ou à tout le moins notre capacité de raisonnement. Ce risque de perdre le contrôle ou la face incite le plus souvent à essayer de les bâillonner et les rendre le plus invisible possible.


A court terme, étouffer ses émotions peut se traduire corporellement par un souffle court ou des tensions et douleurs musculaires mais rapidement l’accumulation de ces émotions gardées sous silence peut faire apparaitre anxiété, stress, insomnie, …

En réprimant nos émotions, en nous muselant, nous ne laissons pas à ces mots d’autres échappatoires que de s’exprimer par des maux dans le langage du corps.



Il est donc important de prendre soin de ses émotions, de comprendre ce que l’on ressent et de l’exprimer afin de maintenir une bonne santé émotionnelle indispensable au bien-être.


« Sachant que tout ce qui ne s'exprime pas s'imprime, il est souhaitable de favoriser l'expression au-delà de l'émotion, ou du retentissement. Cette pratique permettra d'éviter quelques somatisations, du stress et de l'angoisse ». Jacques Salomé

Chaque émotion à une raison d’être et est porteuse d’une information qui doit être comprise. Censurer ses émotions, les ignorer ou les repousser n’est ni sain ni raisonnable.

Les émotions sont porteuses d’une énergie qui doit être accueillie avec bienveillance et d’un message dont il faut tirer les enseignements.

Même si la majorité d’entre nous comprend que parler de ce qui nous fait souffrir atténue la douleur, il nous est étrangement plus compliqué de parler de nos émotions que de nos vacances.


Le contrôle émotionnel qui est souvent inculqué dès le plus jeune âge n’est en fait pas une bonne chose. Il est normal de rire, de pleurer, d’être en colère, …

Mais personne ne nous apprend à écouter et comprendre ces émotions qui jaillissent. Bien au contraire, sous prétexte de bienséance on nous a souvent inculqué de refreiner nos émotions et plus particulièrement les émotions dites négatives comme la colère ou la tristesse.


Ces quelques mots vous évoquent très certainement quelque chose : « Arrête de pleurer, ce n’est rien », « cela ne sert à rien de pleurer comme ça », « reprends-toi, un homme ne pleure pas », « cela en sert à rien de s’énerver ou d’être en colère», …


Ces croyances limitantes dont nous sommes pétris s’infiltrent petit à petit, et insidieusement deviennent les fondations de notre savoir-être. Ne pas se mettre en colère, rester correct, poli et laisser les émotions se dissiper deviennent le mode de fonctionnement normal.


Mais museler ses émotions, les garder pour soi, profondément enfouies à l’intérieur comme si elles n’avaient pas le droit d’être dites, comme si les avouer était un signe de fragilité ou de faiblesse peut avoir des effets dévastateurs.

Malheureusement, on attend souvent que la souffrance soit insupportable et que les effets se fassent ressentir sur le corps ou sur les rythmes vitaux comme le sommeil et l’alimentation pour commencer à s’en préoccuper.


Mais, lorsque l’on a longtemps étouffé ses ressentis il souvent difficile de commencer à dire les choses. C’est un peu comme apprendre une langue étrangère qui nécessite d’analyser et mettre des mots sur des émotions, des sensations, des ressentis et des pensées.

Par où commencer ? Comment dire les choses et à quel moment ? Que dire et à qui ?


Tout cela vient doucement, il ne faut pas se décourager. Il faut accepter de partir tel un explorateur à la rencontre de soi car c’est de là que tout part. Apprendre à identifier ses émotions, les accueillir, les laisser être, les comprendre et s’enrichir des messages qu’elles viennent délivrer.


Mais prendre soin de soi ce n’est pas uniquement être à l’écoute de ces murmures intérieurs, c’est aussi exprimer avec assurance ce qui doit l’être. Certains évènements ne doivent pas être ignorés. Poser des limites, dire que vous avez été blessé, humilié ou vexé, vous faire respecter, … sont autant de sentiments qui nécessitent d’être exprimés pour ne pas rester cristallisés à l’intérieur.


Dire à voix haute ce qui se joue à l’intérieur est une habitude à installer dans son quotidien.

Exprimer les choses permet d’en prendre pleinement conscience, et si dans un premier temps cette expression ne peut se faire par la parole, alors coucher les mots sur une feuille de papier peut être une solution. L’important est de commencer à extérioriser ces émotions et ressentis, entamer une véritable forme de guérison afin que les souffrances émotionnelles ne se transforment pas en souffrances physiques.


La thérapie holistique prend en compte entre autres ce lien entre le corps, l’esprit.

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