Qu’est-ce que le bonheur ? Vaste sujet, tellement compliqué et en même temps tellement simple.
Cet état après lequel tout le monde court. Certains y ont tout simplement renoncé pensant ne pas le mériter ou ne pas faire partie des élus.
Pour d’autres c’est la quête d’une vie, un objectif à long terme, une destination lointaine que l’on ne peut atteindre qu’après un interminable parcours, à condition d’avoir franchi avec succès un certain nombre d’étapes.
Quels sont les mécanismes qui sous-tendent cette procrastination face au bonheur, pourquoi remettre son bonheur à demain ?
La procrastination est ce processus qui conduit à occuper le temps avec des activités qui n’ont aucun lien avec ce qui est à faire … et ainsi repousser la tâche sine dié.
Dans le cas du bonheur, cette procrastination se traduit le plus souvent par le syndrome de l’occupation constante, pour ne pas dire frénétique, un peu comme si ce bonheur dépendait d’une capacité à faire face à une multitude de situations et de tâches jugées prioritaires. C’est remettre son bonheur aux calendes grecques.
Différer le bonheur c’est mettre sa vie en suspend en attendant des lendemains idéaux. C’est conditionner son bonheur à des objectifs lointains, très lointains, parfois inatteignables et toujours trouver une raison pour substituer l’objectif en passe d’être atteint par un nouveau. Comme si la ligne d’arrivée s’estompait pour réapparaitre un peu plus loin, toujours plus loin et ne pouvait jamais être dépassée.
Ces mots, ces excuses, ces justifications, vous les avez forcément déjà entendus, vous les avez même peut-être déjà prononcés. Évidemment tout devient possible et le bonheur sera à portée de main « lorsque je serais à la retraite », « quand je serais en vacances », « dès que j’aurai trouvé un travail ».
Se persuader que la vie sera forcément mieux et le bonheur plus facile à atteindre une fois que l’on aura trouvé un conjoint, déménagé, eu un enfant et fondé sa famille. Mais ensuite, vient la frustration liée au manque de liberté…. Les enfants vont grandir, et dès qu’ils seront assez grands et autonomes, là tout sera plus simple et facile. En attendant... peut-être changer de travail va faire la différence, et sinon certainement les prochaines vacances, ou …
Bref, toujours une bonne raison de repousser cette échéance du bonheur.
Ce sera mieux après, et alors, et seulement à ce moment-là le bonheur sera possible.
En attendant, courber l’échine, prendre son mal en patience, tenir le coup et penser à demain en se disant que c’est pour bientôt. Le bonheur se mérite et nécessite que tout soit parfait, en ordre et que l’on ait fait ce que l’on avait à faire.
Mais pour quelles raisons repousse-t-on ces instants de bonheur ?
Pourquoi s’imposer de repousser ces délicieux moments à plus tard en se dressant une liste d’obligations ou de sujets prioritaires, comme s’ils étaient des prérequis au bonheur ?
Pourquoi mettre entre parenthèses le bonheur et ne l’envisager que dans le futur qui, par définition, n’est qu’incertitudes, fictions ou projections d’une imagination galopante ?
C’est comme si toutes ces choses considérées comme indispensables permettaient d’expliquer, peut-être même d’excuser, cette incapacité à toucher du doigt le bonheur, là, maintenant. Toutes ces barrières érigées qui doivent être miraculeusement franchies, pour qu’alors plus tard, la porte du bonheur puisse être atteinte et entrouverte… peut-être.
Il s’agit de ne pas baisser les bras, de ne pas renoncer à cette quête universelle qu’est le bonheur. Il faut juste habiller ce renoncement immédiat de moûltes couches de prétextes, et justifications pleines de bon sens afin qu’elles laissent cette incapacité à être heureux aujourd’hui se présenter sous son meilleur jour.
Mettre son bonheur en pause, et y trouver une justification permet de ne pas affronter les maux du quotidien, permet de ne pas s’attarder sur les insatisfactions ou les frustrations.
Cette croyance que le chemin vers le bonheur est forcément un sentier chaotique couvert d’ornières et de rochers à éviter ou par-dessus lesquels il faut passer est une fausse croyance.
Il faut du courage pour oser faire un arrêt sur image. Il en faut encore plus pour profiter de cette pause pour ouvrir grand les yeux et le cœur et commencer à changer ce qui doit l’être… le quotidien, les habitudes, parfois le travail ou les relations.
Prendre conscience que l’on se raconte des histoires, pour ne pas dire que l’on se ment à soi-même, nécessite introspection, humilité et bravoure.
Penser que la satisfaction de besoins ou leur accumulation est indispensable au bonheur est un leurre.
Imaginer qu’il faille de telles conditions pour être heureux, et que donc ne pas l’être maintenant est normal est une explication fallacieuse qui conduit à se duper soi-même.
Nous sommes heureux en proportion de ce dont on peut se passer…. Simplifiez, simplifiez. Henry David Thoreau
Mais alors, comment approcher le bonheur ?
Il faut vivre intensément dans l’instant de façon consciente et intentionnelle. Il faut enfin décider de vivre comme si le temps n’était pas illimité. Ne pas se trouver mille raisons de reporter à plus tard ce bonheur qui peut être cueilli immédiatement.
Il ne faut pas passer sa vie à attendre le bon moment pour commencer à être heureux, car alors que vous attendez… La vie s’écoule.
Tu dois vivre dans le présent, te lancer au-devant de chaque vague, trouver ton éternité à chaque instant. Henry David Thoreau
Le bonheur est un état de sérénité et de plénitude que l’on atteint lorsque l’on est posé et en paix avec soi-même. Sa recherche est subtile, fluide et délicate. Il faut cultiver les attitudes qui favorisent l’émergence du bonheur. C’est un état d’être au monde atteignable par tous à tout instant mais qui nécessite d’être en paix avec soi-même et de lâcher prise. Les soins énergétiques et un accompagnement bienveillant peuvent vous y aider.
A la différence du Temps, épais, encombrant, hostile, l'instant présent se sublime en éternité. Là est le vrai bonheur, extrait au jour le jour de notre "petite vie", sans trop nous soucier du passé ni de l'avenir - Jean de Malestroit
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